Même si, quelques analystes politiques affirment que le FN a été victime d’une érosion de son électorat aux dernières cantonales, le sentiment partagé, par la majorité des Français, est que Marine Le Pen sort renforcée de cette dernière consultation électorale.

Avec des candidats inconnus, invisibles, et même pour certains, complètement ignorants de la chose départementale dans bien des cas, le FN a réussi a créé la surprise de cette dernière consultation électorale et bien des candidats d’extrême-droite ont été propulsé, au second tour, en en étant, eux-mêmes, les premiers surpris. Doit-on, pour cela, voir revenir le spectre des années 30, la Cagoule,  l’Action Française et les milices ? Il est peut-être encore trop tôt pour le dire, mais le sentiment d’exclusion xénophobe est bien de retour !

En 2004, sur la même consultation le FN regroupait sous son nom bien plus de voix (15812 voix de plus) qu’aujourd’hui. Mais, la principale différence est que désormais, les partis traditionnels et le monde intellectuel  relaient  ses idées. Et c’est bien là, la différence et le spectre des années 30 qui ressurgit.

Si, aujourd’hui, une partie de la droite résiste aux sirènes de la xénophobie et du repli national, une frange de plus en plus importante tente de s’accaparer les thèses extrémistes. Vanneste, Hortefeux, Besson,  Longuet, Ciotti, notre ministre de l’intérieur, lui-même, surfent  sur la vague, dans l’espoir d’établir une jonction politique avec les tenants de la préférence nationale et de la France aux Français.

Du côté des intellectuels, la liste est également longue de ces « dérapeurs » politiques qui voient dans le FN un parti qui n’est plus si détestable que cela : Bilger, Ménard, Guaino et bien d’autres, vous expliquent que « le  FN a changé », à l’instar de notre président qui n’a pas arrêté de répéter cette même phrase au cours de son mandat.

Porosité entre le FN et l’UMP à un moment où le chef de l’Etat, même si « il la sent bien », ne cesse de voir sa côte d’amour plonger vers les abysses, la tentation est grande d’amalgamer en un seul parti, Marine et Nicolas

Mais, me direz-vous, à quoi reconnaît-on cette direction prise, d’une collusion entre la droite nationaliste et celle plus traditionnelle. Plusieurs indices amènent à cette conclusion

-Une certaine conception de la nation. Dans les thèses développées aujourd’hui sur l’identité nationale et son ministère de l’immigration, la loi sur le voile, etc…la nation est dans le sol, la naissance, la lignée et peut-être verra t-on réapparaître bientôt, la race à l’image de  la notion de Français d’origine musulmane  récemment évoquée.

-La notion même de droits de l’homme et du citoyen est par définition en opposition avec ce que souhaitent nos politiques actuellement au gouvernement. Le discours de Dakar, la loi sur le voile et plus récemment sur la laïcité viennent écorner cette déclaration de 1789 et cette notion d’universalité.

-l’anti-parlementarime, autre manifestation populiste et fasciste, gagne également du terrain, relayé dans l’opinion par les affaires de ce gouvernement –C.Blanc et ses cigares, MAM et ses intérêts familiaux en Tunisie, etc…- ajoutée au fait que notre président rechigne souvent à intéresser l’assemblée nationale aux décisions qu’il prend. La gauche elle-même en acceptant le Traité de Lisbonne a contribué à la propagation de ce sentiment, que, ce qui avait été refusé par le peuple par référendum, pouvait revenir auprès des élus du peuple et être voté contre lui.

On peut ajouter à cela une conception mystique du rapport réciproque entre le chef et le peuple et là encore, il ne faut guère aller plus loin que les divers actes ou discours de Nicolas pour se rendre compte des tentatives répétées de notre « Chef » pour régler sans le concours de personne, les maux supposés de notre société quitte à prendre quelques libertés avec les institutions du pays (loi LOOPSI 2 et autres  projets de lois retoqués par le conseil constitutionnel)

On peut  également considérer comme marquant, le but politique d’une contre-révolution avec retour à un état antérieur de la société et là encore mettre en avant « l’anti  Mai soixante-huit »  qui tint une place non négligeable dans le discours du candidat Sarkozy en 2007.

 -Enfin, la religion, catholique de préférence. Là encore, les nombreuses manifestations de notre président de sa foi catholique, ses déclarations du curé et de l’instituteur ou les origines catholiques de la France, accréditent la thèse que le sarkozysme obéit aux thèses réactionnaires.

Nous avons donc bien, depuis 2007, une orientation réactionnaire dans ce gouvernement. c'est étape pourrait être la première d'une descente aux enfers du bouc émissaire et des "pascom'nous"

 

 

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