Les régionales nous ont montré avec quelle facilité il était possible d’effacer des décennies de progrès social et de sombrer dans le repli et l’exclusion.

A l’argument de voter pour des têtes nouvelles, repris par certains votants du FN, je voudrais tout de même leur signaler que Mme Le Pen était déjà là, en politique, en 1998.

A ceux qui ne veulent plus de politiques professionnels, je rappellerai qu’elle n’a pas exercé très longtemps en qualité d’avocate (à peine cinq) et enfin à ceux qui voient en elle le modernisme d’une droite décomplexée, je rappellerai qu’elle fit baptiser ces trois enfants à l’église traditionnaliste de St Nicolas du Chardonnet.

Quels arguments restent-il donc aux votants inconscients des dangers que représente l’extrême-droite et Marine….Sa blondeur ? (la dessus, aucune contradiction, à priori).

Côté PS et droite, l’entente cordiale post-électorale parait suspecte voire contre-nature. Je ne remets pas en cause la sincérité d’un Xavier Bertrand au lendemain de son élection à la tête de la région, mais je doute que cette entente « bisounours », droite-gauche, aille beaucoup plus loin que l’année 2015. Quant au PS, si cette alliance à droite parait être sa meilleure planche de salut pour les futures présidentielles, elle risque d’être particulièrement savonnée. Qui croira que Benoit Hamon puisse s’allier avec Bertrand ou Estrosi dans un gouvernement d’alliance nationale ?

Le constat alarmant est celui d’un monde politique en implosion et d’un électorat déboussolé et désabusé qui est prêt à vendre son âme patriotique pour un enfer nationaliste. Reprenant la définition des deux termes : le patriotisme c’est l’amour des siens et le nationalisme la haine des autres.

Les classes populaires n’en peuvent plus de ces constantes remises en cause de leur sécurité professionnelle, chômage de masse pour les plus jeunes et les plus de 50 ans, les tentatives alternées de la droite comme du PS de revenir sur les lois des 35heures, le recul de l’âge de la retraite à 65, 69 et peut-être bientôt soixante et onze, la précarisation légale du contrat de travail, pour les salariés déjà pressurisés par des responsables multinationaux, plus obsédés par leurs marges bénéficiaires que par le bien-être de leurs salariés. Et on voudrait que ceux-là, c’est-à-dire la grande majorité des Français, souhaitent encore l’alternance droite-PS et préfère à la politique de Valls Macron celle de Fillon-Bertrand (tiens, encore lui !!) et inversement. Enfin !! Soyons conscient du problème.

Aucune excuse n’exonère la responsabilité conjointe de l’UMP et du PS dans cette descente aux "enfers libéral", et sûrement pas celui de la crise économique de 2008. Le vide incommensurable des projets politiques de l’UMP comme du PS, avaient commencé bien avant, et la crise financière n’a rien changé.

A quelque endroit que commence la gauche, il faut la réunir et agir. Et si donc nous voulons changer les choses en positif et non tendre vers un nationalisme haineux, force est de constater que c’est vers les partis radicalement à gauche, ceux qui offrent une vision moderne, novatrice de ce que pourrait être notre pays demain, à savoir le PG, une partie des écolos et la foultitude d’associations œuvrant pour un internationalisme apaisé, une politique sous contrôle démocratique et une orientation économique hors du capitalisme. Le PG et diverses autres mouvances, ne sont pas la gauche de la gauche parce que depuis bien longtemps le PS n’est plus à gauche. Souvenons-nous, le PS représentait cette force, voilà 45 ans et si François Mitterrand n’avait pas été le ciment de cette multitude de courants progressistes à l’époque, le PS serait comme aujourd’hui l’est le PG, un micro-parti à côté d’autres mouvances en bisbilles constantes, PSU, PCF, radicaux de gauche et SFIO.

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