Désormais les jeunes se joignent aux manifestations pour les retraites. Au grand dam de l’UMP et de la droite en général, les lycéens sont dans la rue. Personne ne s’attendait à cela et à vrai dire personne ne souhaitait entrainer les lycéens dans ce mouvement, Chéreque avait même déclaré qu’il s’agirait d’une marque de faiblesse du mouvement si les étudiants entraient dans la danse. Oui, mais voilà, comme le déclarait le responsable de l’UNL « on a besoin de personne pour manifester ».  Cet état de fait a bien entendu suscité les commentaires plus ou moins avisés de Nadine Morano ,du Pitt bull élyséen, Frédo Lefebvre ou encore de la vice présidente de la PPEP, toujours prêts à mordre plutôt qu’à réfléchir.

 Les jeunes ferment leur gueule et vont à l’école. Ont-ils donc le droit de manifester pour leur retraite, eux qui n’ont pas encore vu l’ombre d’un contrat de travail ? Et les violences de ces excités toujours prêts à mettre le feu à une poubelle ou envoyer des cailloux dans les vitrines.

Pour la dernière assertion, bien sûr, il est toujours des infiltrés  prêts à en découdre avec la marée-chaussée mais force est de constater que nos lycéens sont aujourd’hui,  plus victimes des exactions policières qu’ils n’apparaissent comme provocateur et casseur.

Reste à savoir si ces jeunes ressentent un malaise, Sûrement ! Il n’y a guère de limite d’âge à cela. Certes, les retraites ne sont qu’un prétexte à l’expression de ce mal être. Certes derrière le prétexte de la retraite,  ces lycéens et étudiants manifestent plus pour l’emploi ou la précarité ! Mais fait nouveau, ils manifestent aussi en solidarité avec leurs aînés et refusent de subir ce qu’ils voient tous les jours chez leurs parents  en  détresse face au mal être au travail. Après tout peut-on les en blâmer !   

A seize ou dix-huit ans, certains sont encore lycéens et d’autres cherchent du travail ou sont apprentis. Pourquoi un jeune de seize ans serait-il moins concerné qu’un autre de 22 ans En quoi le fait d’être jeune empêcherait de s’intéresser à son avenir. Notre caudillo qui, en 2007, glorifiait la mémoire de Guy Môquet trouve certainement, aujourd’hui, moins à propos, la révolte de la jeunesse. Pourquoi glorifiait un jeune communiste de seize ans en 1940 en lui reconnaissant une vie d’opposant héroïque, digne d’être relatée aux enfants des écoles, et ne pas reconnaître aujourd’hui le droit de la jeunesse à s’opposer.  Nos jeunes auraient donc en 2010 autre chose à faire que de s’intéresser à leurs vieux jours, à leur emploi de demain et à la précarité qu’il les attend.

 Les critiques de la droite ne tiennent pas la route. On ne peut guère déterminer un âge à partir duquel on est « autorisé » à s’occuper de sa retraite. La preuve en est,  que des affiches UMP mettaient en scène des jeunes POP d’une grosse quinzaine d’années qui vantaient la reforme avec le message sibyllin « j’ai vingt, je veux une retraite…réformons ». Alors quoi ! De quelle jeunesse parle t-on ! Dans quel engrenage veut nous faire  tomber le gouvernement ? Interdirait-il aux jeunes de gauche, des lycées et des facs, ce qu’il autoriserait, voire encouragerait, pour les jeunes de droite ?

 La vérité est, que le cauchemar de Sarkozy a commencé, lui qui comptait sur le pourrissement du conflit et les éventuelles mésententes des syndicats est de la revue. Les syndicats ne flanchent pas, les manifestants sont toujours aussi nombreux de semaines en semaines et les mouvements reconductibles se succèdent, dans les transports, les raffineries (même si l’origine du conflit est différente) et depuis peu chez les transporteurs routiers. La population quant à elle soutient toujours aussi massivement le mouvement de contestation et notre Kim Jong Ill  a une côte de popularité  tellement basse qu’on pourrait le prendre pour un mineur Chilien.

La question qui se pose aujourd’hui est sûrement : comment sortir du conflit ? Les révoltes de 2005 ont laissé des traces et on sent bien que personne ne souhaite voir, de nouveau, nos quartiers chauds et banlieue prolétariennes se rebiffer et s’enflammer.

 Personne ! Vraiment ?!On peut tout de même en douter chez les adeptes du kärcher et des dresseurs de racailles. On peut légitimement en douter quand on a vu l’énergie dépensée, par notre gouvernement, pour trouver un bouc émissaire aux difficultés économiques récentes du pays.

Les jeunes, après «  les emburkées », les polygames et les gitans de toutes sortes pourraient bien devenir la cible de l’ire présidentielle et paraissent tout désigné pour justifier encore un peu plus l’état policier qui se profile depuis que Nicolas est devenu ministre de l’intérieur puis promu (élu, en fait)chef d’état. Après 17 lois sur la sécurité,  aussi inapplicables qu’inefficaces, le couvre-feu, déjà testé en 2005 pourrait peut-être retrouver une raison d’être.

Pensez-vous qu’après avoir cassé la grève dans les dépôts de carburant, Hortefeux, hésite à imiter Sarkozy ?

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