Cher(e)s camarades

Cette convention sur l’égalité réelle, a suscité bien des remous, à l’interne du parti socialiste comme dans la presse.

Alors que jusqu’à présent, le PS était considéré comme en panne d’idées, le voici accusé d’en émettre trop et surtout de ne pas les chiffrer. Pour un certain nombre d’entre-nous, « socialistes »,  il aurait été nécessaire devant chaque mesure proposée, de donner le coût et les ressources qu’elle compte mobiliser.

La convention se veut être une boite à idées et à outils qui puissent s’inscrire dans un programme et non le programme du PS, lui-même. Toutes les mesures énoncées par Benoit Hamon et les membres de cette convention,  ne sont pas prévues pour être applicables dans les cents premiers jours de la législature 2012-2017 mais couvrent une durée bien plus longues de 10 à 15 ans, pour certaines. Reste à chaque candidat à hiérarchiser ces mesures et à en fixer les priorités d’action et le chiffrage. 

 

Comme l’a exprimé le président de cette convention et l’ensemble des participants (Najat Vallaud Belkacem, Pascale Boitard ou Alain Bergounioux) celle-ci traite de la conception qu’a le parti socialiste de l’inégalité et s’attache à donner l’ensemble des mesures qu’il serait nécessaires de prendre pour faire en sorte que ces inégalités s’estompent dans un pays qui les voit, depuis 20 ans, progresser  avec une partie, de plus en plus, importante de la population se paupériser au profit d’une caste d’intouchables économiques, de plus en plus riches. Ces populations exclues cumulent tous les handicaps de capital, capital culturel, capital social et capital économique :

Culturel, avant tout, avec une exclusion culturelle rapide du système scolaire, une orientation dans des filières dévalorisées et au sortir de l’école un bagage bien mince à mettre en avant sur le marché du travail.

Economique : ce sont eux aussi, les principales victimes du marché de l’emploi, qui vont cumuler petits boulots et temps partiel contraint, travail précaire quand ce n’est pas le chômage de longue durée.

Social, enfin, ces catégories de population sont encore celles qui subissent le logement en banlieue ou qui vivent en milieu rural avec toutes les difficultés de déplacements, les loyers hors de proportion et des conditions d’habitat précaires, énergivores et insalubres  avec toutes les conséquences sociales (délinquance, violences …)   et de santé que l’on connait. Ce sont ces populations également qui, ayant réussi leur scolarité et à diplôme égal se retrouvent souvent déclassées faute d’avoir les relations ou le capital économique suffisant pour aboutir.

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La convention tente de répondre au constat actuel en trois grands principes

1/ Attaquer les inégalités à la racine en proposant de profondes transformation à la fois du système de formation initiale et une refonte du monde de la formation professionnelle et de  la reconversion. Pour ce faire, la convention préconise de s’attaquer à la scolarisation des jeunes enfants de changer en profondeur l’école (maternelle, primaire et collège) et de rebâtir un système d’orientation scolaire. Pour ce qui est de la formation tout au long de la vie, elle envisage le droit à la qualification et le droit à la mobilité professionnelle sécurisée.

2/ Attaquer les inégalités de revenus : c’est la partie économique sociale et fiscale du système de réforme proposé qui souhaite « rapprocher les barreaux de l’échelle des revenus », revoir de fond en comble la fiscalité et spécifiquement celle en vigueur dans le monde du travail et des entreprises ainsi qu’un ensemble de mesures, inspirées de 1936, pour lutter contre les inégalités de situation et de condition

3/ Proposer de nouveaux services publics et faire que ceux-ci soient la richesse et le capital de ceux qui n’en ont pas. La convention se propose d’étendre les services  publics à l’eau et l’énergie et de renforcer la régulation (et non le contrôle) de l’Etat dans les domaines de la santé et de la solidarité, en proposant notamment une cinquième branche de la Sécurité Sociale concernant la dépendance.

Parallèlement à ces trois orientations la convention émet un certain nombre de pistes pour lutter contre les discriminations que celles-ci touchent, les jeunes (récépissé de contrôle d’identité), les femmes (mesure d’égalité femme-homme, garantie de l’accès réel à l’avortement), les étrangers (droit de vote aux municipales) en axant les mesures sur la formation des administrations comme du corps enseignants ou de la police.

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Enfin et pour conclure, cette convention revient à plusieurs reprises, la notion, non du contrôle de l’état, mais sa nécessaire régulation, pour cela elle préconise l’action concertée avec l’Etat des collectivités territoriales (départements, régions et communes) les associations et les acteurs locaux, l’Etat se réservant le rôle de superstructure régulatrice au niveau national en appliquant des péréquations  pour garantir l’égalité des territoires, en garantissant celle-ci par des lois ou des mesures fiscales.

 

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