constat, pas vraiment amiable.

François Hollande dévisse. Il avait promis le changement et les Français ne peuvent que constater la continuité. On devait voir ce qu’on allait voir alors, il est venu, on a vu et on l’a dans le c…

A l’instar de son prédécesseur qui avait promis d’aller chercher la croissance avec les dents, notre Flamby national va devoir sortir les crocs pour tenter d’avoir une côte de popularité supérieure aux prévisions de croissance du pays. Car les carottes ne manquent pas.

 La première d’entre-elles fut sans nul doute européenne, une belle carotte bleue avec une quinzaine d’étoiles…il m’arrive d’en voir encore lorsque j’y repense. Notre candidat nous avait promis un accord sur la croissance, ce fut en réalité une discussion stérile avec la Chancelière qui ne déboucha sur rien de concret et notre président qui se précipita pour ratifier le traité fier qu’on ait à terme (mais quel terme) bien voulu instiller une dose homéopathique de relance pour les années à venir. Un fiasco, un Waterloo germanique qui nous faisait accepter ce qui avait été décrié pendant les années précédentes : ce que Sarkozy voulait fut finalement fait et on nous promit que désormais on allait voir ce qu’on allait voir au prochain accord européen…blabla…

Fort de cette réussite européenne, nous allions connaitre une seconde carotte : la compétitivité. Pour donner à celle-ci une once de sérieux économique, on appela un patron de gauche (si, j’vous jure) et on l’invita à phosphorer cinq minutes sur un rapport. Les conclusions furent nettement moins gauchisantes que la race supposée du capitaine d’industrie : il fallait s’y résoudre, les entreprises sans distinction avaient besoin de vingt milliards (je l’écris en lettres pour faire moins peur). Les Français n’avaient pas de quoi se chauffer, des millions chercher du boulot comme l’aiguille qu’on nous assure cachée dans la boite de foin, bon nombre de nos concitoyens dormaient dehors, mais, sans ces milliards jetés, sans distinction, aux patrons, rien de tout cela ne pouvait s’améliorer. Va pour 20 milliards.

Semble t-il autiste face à la réalité, notre gouvernement poussa le bouchon encore un peu plus loin en intimant aux partenaires sociaux de trouver un accord historique sur l’emploi et (encore et toujours) cette putain de compétitivité. Les syndicats ouvriers étaient exsangues après 5 ans de Chiraquie et 5 ans de Sarkozie, alors vous imaginez le résultat. Pour historique, l’accord le fut vraiment, jamais sous présidence de gauche une reculade ne fut si imposante : désormais, les variables d’ajustement s’appellent salaire et temps de travail. Pour permettre aux entreprises de sortir la tête de l’eau, on enfonçait celle de leurs salariés dans le bouillon. Désormais, il n’est plus utile de délocaliser l’entreprise…on délocalisera le salarié et si cela ne convient pas on baissera le salaire horaire.

Et les carottes à venir semblent être tout aussi grosses….retraite !!

Comment alors s’étonner que notre président morde la poussière de l’impopularité. En 2012, on rêvait de non-cumul, de vote des étrangers, de refonte du système d’imposition et de notre système de retraite et enfin d’inversion de tendance libérale et, aujourd’hui, nous constatons tout le contraire. Comment ne pas comprendre le dernier sondage (eh oui, encore des carottes) et cette nostalgie de l’action de Nicolas. Au moins, avec lui, on savait à quoi s’attendre, c'est-à-dire à rien de bon et généralement, on n’était pas déçu. Avec notre Reagan des années 2000 on pouvait pester et rêver aux jours meilleurs d’un gouvernement accessoirement socialiste mais en tout cas de gauche.

On peut s’étonner de cet entêtement de nos gouvernants à vouloir, toute couleur politique confondue, suivre la même voie libérale et socialement dé-structurante. Le divorce entre les Français et leur classe politique ne risque pas de s’arranger dans les années à venir, à moins que ces derniers comprennent qu’il faut taper du poing sur la table pour se faire entendre. Toutes les républiques en France sont nées dans la douleur, la sixième ne fera sûrement pas exception.