Scène II

J’ai décidé de quitter la section de Sin le Noble.

Depuis déjà longtemps, je n’étais pas en phase avec les orientations de cette section qui vivait en autarcie dans la ville, sans volonté de s’ouvrir aux habitants ni d’esprit critique quant aux orientations prises au niveau national comme local.

Au moment des primaires, pourtant, la surprise était venue du nombre conséquent d’habitants de la commune qui s’était déplacé pour venir voter. Au lieu d’en tirer des conclusions en termes de campagne d’adhésion, la section s’était  replongée, instantanément,  dans sa torpeur précédente sans volonté de capitaliser sur cet engouement citoyen.

Bien plus tard, les prises de positions concernant le congrès de Toulouse m’ont permis de m’apercevoir que l’important était d’être dans la majorité interne et que le débat d’idées était relégué bien loin des préoccupations électorales et de la volonté de certains d’être dans le mouvement majoritaire pour tenter de se faire connaître et reconnaître. Les postes se distribuaient.

La coupure, que j’ai décidée de faire, en septembre 2012, me permet aujourd’hui d’avoir un rôle d’observateur critique et de ne plus être assimilé aux décisions parfois contestables  au niveau local comme au niveau national.

Les prochaines élections municipales n’ont rien arrangé quant à la capacité de la section à se tourner vers les habitants et à arrêter de se regarder le nombril. L’heure est au positionnement de chacun et au comptage (déjà) des soutiens et affidés. Nous sommes déjà dans la course aux postes,  dans la lutte,  dans le panier de crabes, chacun affûte ses pinces. Qui donc sera adjoint, conseiller communautaire…etc. Voilà l’important. La critique que l’on pourrait faire sur les 5 ans passés est interdite et on considère même les militants critiques comme des opposants. Je me suis même vu appelé « Monsieur » par une camarade qui en raison de cette démission de la section me considère désormais comme un étranger et me sert la main, depuis cette date. Affolant !!

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Scène III

La politique communale, quoi qu’on en pense,  ne se limite pas aux frontières territoriales de notre commune. D’autres influences pourraient donc avoir un effet positif ou négatif, sur la vie Sinoise pour les 6 ans à venir.

Dans le landerneau de notre petite commune, les enjeux électoraux sont de taille. Pour ce qui est de la ville, les questions se posent à tous. Doit-on se positionner vers une des valeurs montantes de notre commune : l’associatif, non politique ou doit-on persévérer à suivre une municipalité accessoirement  socialisante, ou encore peut-on espérer un programme foncièrement à gauche ? Doit-on choisir un homme ou un programme ? Peut-on se bercer d’une illusion d’union-sacrée municipale où chacun œuvre aux intérêts exclusifs de la commune sans être le moins du monde titillé par ses convictions politiques ?  Est-on prêts à croire à un consensus qui durera 6 ans ? Par ailleurs, peut-on suivre un outsider, issu du sérail ?

Doit-on être partisan de la rupture ou considérer que la politique communale se réalise sur une base de consensus et de juste milieu emportant, dans un même élan, la gauche, la droite et le milieu.

Autant de question qui, chacune, auront leur développement. Je ne donnerai pas, ici, les éléments de programme qui me paraissent importants, mais, en ce qui me concerne, je souhaite un élan fort à gauche, où l’édile s’intéresse aux vrais enjeux plutôt qu’à développer des projets à 20 ans avec pour fil conducteur la réalisation de son « grand-œuvre », autant communautaire d’ailleurs,  que municipal. La ville a certes besoin de logements mais peut-être pas au prix d’une mise sous tutelle préfectorale. Et si la CAD veut en son sein un quartier High- Tech, qu’elle en prenne la charge.

On voit donc bien ici que d’autres questions aussi importantes se posent en dehors de notre bonne vieille ville. Sinois, là est tout l’enjeu de cette année à venir.

En 2014, Douai changera-t-elle d’étiquette politique ? La CAD  fera-t-elle de même ? Les marges de manœuvre du futur premier magistrat de la ville de Sin en  seront-elles plus importantes ou étriquées ?

Concernant la première question, il ne me semble pas bon, pour une ville (pour un pays ou un territoire non plus, d’ailleurs) qu’elle soit dirigée durant 30 ans par la même personne, quelle que soit, par ailleurs son appartenance politique. Depuis 1983, Jacques Vernier dirige la commune centrale du Douaisis, il est à mon avis grand temps que du sang neuf et un autre regard se pose sur la ville et sur le territoire. J’ai la conviction que « la routine » est l’ennemie première de la politique. N’entendez pas par là qu’il faille jeter au bout de 6 ans tout maire selon ce principe édicté, mais je pense que nos hommes politiques gagneraient à se fixer une durée limite d’exercice. Par ailleurs, farouche partisan du non-cumul des mandats ET des responsabilités, un édile gagnerait aussi à s’entourer de personnes à qui il déléguerait bon nombre de ses responsabilités actuelles.

Peut-on être maire, responsable de groupe et vice-président à la CAD en plus de siéger au CA d’un l’hôpital et veiller aux intérêts d’un nombre conséquent de SIVOM ? J’en doute. Si, à cela on ajoute la possibilité de cumuler les fonctions électives, on se rend compte très vite que la tâche est impossible à réaliser… de manière suivie, en tout cas.

Pour ce qui est de la CAD, les choses sont bien différentes. Quelle est donc cette institution qui gère bon nombre de nos affaires municipales sans que les habitants de ces mêmes communes aient droit au chapitre quant à l’élection de leurs membres. Bien sûr, les membres de cette assemblée sont tous des élus, mais aucun n’a été élu expressément pour y siéger. Il s’agit là d’une entité non démocratique qui voit d’année en année ses pouvoirs s’étendre. Cette institution à la géographie parfois changeante et toujours aléatoire est devenue centrale dans la gestion communale et aucun de ses habitants ne peut exercer un quelconque droit. Je ne remets, ici en cause la nécessité de l’association des communes pour certains dossiers, j’en remets en cause, simplement, son fonctionnement.

Alors, demain, si la CAD passait à gauche, son fonctionnement en serait-il changé, certes non, mais le simple fait qu’elle devienne une communauté de gauche changerait sûrement ses orientations. Mettons-nous à rêver d’une communauté qui donne la priorité, non à l’installation d'entrepôts sur nos terres agricoles, mais qui favorise les circuits courts, les espaces naturels et l’économie sociale et solidaire et qui, pourquoi pas, développerait une régie communautaire de l’eau. J’entends d’ici les cris d’orfraie des partisans du développement industriel me vouer aux gémonies des passéistes ou des utopistes. Rassurez-vous, il serait autant créateur d’emplois de développer l’installation d’énergies renouvelables, de développer nos producteurs locaux ou des entreprises d’insertion que de vouloir parsemer notre territoires d’encombrants entrepôts,au final, peu pourvoyeurs d’emplois. L’exemple de l’emblématique AMAZON en est la meilleure démonstration : je doute que les 2500 emplois promis voient le jour, l’entreprise étant associée à  une entité spécialiste de l’automatisation des chaines de magasinage et cherche à n’avoir au final que peu ou pas du tout d’employés (le rêve libéral par excellence): différents articles de la presse nationale avaient, en autres critiques fiscales, relevé celle-ci.

Il y aurait encore beaucoup à dire sur la CAD et sa petite sœur de l’l’Est, Cœur d’Ostrevent et sur bien des sujets, l’économique, les transports, la répartition des contributions …etc.

La pièce de théâtre n’est pas terminée. Je ne cherche, dans ce premier acte qu’à planter des éléments de décor et j’aurai sûrement l’occasion de développer chacun de ces points et bien d’autres.

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